Maria Giovanna SANDRI. 2020. Trattati greci su barbarismo e solecismo. Introduzione ed edizione critica. Berlin/ Boston: De Gruyter. Untersuchungen zur antiken Literatur und Geschichte. 135. XI + 320 p. ISBN 978-3-11-065908-5
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Scholarship has rarely taken into consideration the Greek grammatical treatises on barbarism and solecism. While some of them remain unpublished down to the present day, others were edited within the large 18th- and 19th-century collections of Greek grammatical and rhetorical works, although the chosen manuscript basis was inadequate, sometimes indeed wholly arbitrary. For this reason, a new edition was urgently needed. The book is opened by a general critical overview of the phenomenon of linguistic correctness in the Greek-speaking world: it is against this benchmark of Hellenismós that barbarism and solecism acquire their sense as phenomena of corruption. The present critical edition has the ambition to publish the known ancient and Byzantine texts related to these phenomena, as they appear in manuscripts preserved throughout the world: a fresh check of all printed library catalogues has revealed 88 relevant codices, all of which are here described, philologically investigated, and used for the constitutio textus. Three texts receive here their editio princeps, others rest on a wider textual basis, and each is equipped with a selective critical apparatus: hypotheses on chronology and authorship can therefore rely on much firmer elements than before.
Laetitia LEONARDUZZI, dir. 2020. L’héritage de Jean Dubois et Françoise Dubois-Charlier. LINX 80. https://doi.org/10.4000/linx.5332
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L’union, dans la vie privée comme dans la vie professionnelle, de Jean Dubois (1920-2015) et Françoise Dubois-Charlier (1941-2016) a débouché sur une œuvre scientifique collaborative d’une qualité et d’une puissance exceptionnelles. Ce numéro tente de rendre compte de leurs travaux de la façon la plus fidèle et la plus extensive possible. Il a ainsi l’ambition d’être moins une publication d’actes de colloque ou un recueil d’articles sur une thématique, qu’un monument modeste à la gloire de ces deux linguistes dont l’influence est considérable dans l’histoire de la linguistique française et de la linguistique anglaise en France, mais aussi par-delà nos frontières, comme en témoignent certains articles de ce numéro ainsi que plusieurs communications au colloque d’Aix-en-Provence qui l’a précédé.
Plusieurs numéros de revue ont déjà été consacrés aux travaux de Jean Dubois et Françoise Dubois-Charlier : nous renvoyons le lecteur au numéro 153 de la revue Langue française (2007/1) ainsi qu’au numéro 179-180 de la revue Langages (2010). Précédemment, la revue LINX avait également consacré, en 1996, le numéro 34-35 aux travaux du seul Jean Dubois. A cela s’ajoute l’interview de Jean Dubois par Jean-Claude Chevalier et Pierre Encrevé que l’on trouve dans Combats pour la linguistique (2006, ENS Editions, pp. 145-166).
Henri ESTIENNE. Ed. et trad. par Danielle TRUDEAU, Christian BARATAUD, Bernard COLOMBAT et Bernard MOREUX. 2020. La latinité injustement soupçonnée. Suivi de Dissertation sur la latinité de Plaute. Paris : Classiques Garnier. (Textes de la Renaissance. Traités sur la langue française, n°19) 807 p. ISBN : 978-2-406-09434-0
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L’ouvrage d’Henri Estienne, pour la première fois traduit du latin en français, contient deux essais : De Latinitate falsò suspecta, une vaste étude d’équivalences entre latin et français, et De Plauti Latinitate Dissertatio, une introduction au latin archaïque de Plaute et à certains problèmes d’édition.
L’édition comporte une introduction, en vis-à-vis le texte latin et la traduction annotés, une bibliographie et des index (auteurs, œuvres, mots et exemples, termes grammaticaux et techniques).
F. Neveu, B. Harmegnies, L. Hriba, S. Prévost and A. Steuckardt, eds. 2020. Actes du 7e Congrès Mondial de Linguistique Française. SHS Web of Conferences 78.
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La 7ème édition du CMLF, prévue du 6 au 10 juillet 2020 à l’université Montpelier 3, a été organisée par vingt unités de recherche et notamment les laboratoires qui composaient l’Institut de Linguistique Française (ILF), Fédération de Recherche du CNRS (2001-2018), en partenariat avec de nombreuses associations nationales et internationales.
Pensé sans aucun privilège d’école ou d’orientation et sans exclusive théorique ou conceptuelle, le CMLF donne une place à chaque domaine ou sous-domaine, chaque type d’objet, chaque type de questionnement et chaque problématique portant sur le français. Il s’organise ainsi en 14 sessions thématiques, présentées sur son site internet.
Suite à la crise sanitaire du COVID 19, le CMLF 2020 n’a pas pu se tenir physiquement et le report du congrès n’a pas été envisageable.
Toutefois, tous les textes des communications et des conférences retenus à l’issue des évaluations des soumissions sont publiés et accessibles en ligne sur la plateforme Web of conferences (EDP Sciences éditeur).
Les trois conférences plénières diffusées en direct le 6 juillet 2020 sont également accessibles en vidéo :
Jacques Bres– « Aspect grammatical et temps interne » → Lien vers la vidéo
John E. Joseph – « Structure, mentalité, société, civilisation : les quatre linguistiques d’Antoine Meillet » → Lien vers la vidéo
Isabelle Klock-Fontanille – « La science de l’écriture et la linguistique : Benveniste, l’artisan de la (ré)conciliation ? » → Lien vers la vidéo
Ekaterina VELMEZOVA, éd. 2019. Un livre sur un livre : en relisant Structure et totalité de Patrick Sériot. Epistemologica et historiographica linguistica Lausannensia 1, Lausanne / Moscou : Faculté des lettres, UNIL – Moscou, Индрик., 218 p., ISBN 978-5-91674-571-9. ISSN 2673-3315
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En 1999 paraît l’ouvrage de Patrick Sériot, Structure et totalité, qui traitait de la question de la naissance de la phonologie pragoise. Le livre de Patrick Sériot (actuellement professeur honoraire de la Faculté des lettres) a marqué de manière significative les études consacrées à l’histoire des sciences du langage.
Pour célébrer le 20e anniversaire du livre, un colloque a été organisé en 2019 à la Section de langues et civilisations slaves et de l’Asie du Sud de l’Université de Lausanne. Les participantes et participants étaient invité·e·s à choisir une citation du livre et à la commenter brièvement. Le même principe a guidé ce recueil où sont également publiés les textes de chercheuses et chercheurs qui n’ont pas pu participer au colloque.
Les articles réunis par Ekaterina Velmezova (Section de langues et civilisations slaves et de l’Asie du Sud) portent sur l’histoire du structuralisme et de l’eurasisme, sur les problèmes théoriques généraux de l’histoire de la linguistique à la lumière du développement d’autres disciplines (philosophie, sémiotique, etc.), ainsi que sur les rapports de l’histoire de la linguistique avec les sciences du langage actuelles.
Cet ouvrage s’inscrit également dans le cadre des recherches menées au Centre de linguistique et des sciences du langage de la Faculté des lettres.
Paule PETITIER et Fabien SIMON, dir. 2019. L’historien et les langues. Écrire l’histoire 19. https://doi.org/10.4000/elh.1293
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Ce numéro vise à explorer la double dimension du rapport des historiens aux langues, pensées comme outils (des historiens) et comme objets (d’histoire).
Les interrogations sur la langue mobilisée par les historiens ont été au cœur de l’élaboration, progressive, contradictoire et débattue, de la science historique, du tournant philologique de la Renaissance au linguistic turn des années 1960-1980. Insistant sur la « construction discursive du social », dans ses retranchements les plus extrêmes ce dernier courant historiographique a pu confiner à des positions « fictionnalistes », selon lesquelles l’histoire n’aurait pas eu de régime de vérité différent de la fiction.
A posteriori, il est pourtant possible de reconnaître au postulat du linguistic turn – la réalité dont traite la connaissance historique est inséparable du langage qui l’exprime – le mérite de relancer la réflexion épistémologique sur l’histoire. La langue a notamment été remise au centre des questionnements des historiens, et ce à travers une approche pluridisciplinaire, partagée avec les littéraires, les philosophes, les sociologues, ou les linguistes bien sûr.
D’un côté, les discussions ont pu porter sur la vocation narrative de l’histoire et la part de la mise en récit dans les opérations de véridiction de l’historien (I. Jablonka). Quelle doit être la langue de l’historien, son style adéquat ? Peut-il se rapprocher de celui de l’auteur de fiction pour emporter le lecteur dans sa mise en intrigue ou doit-il être volontairement sec et/ou neutre, comme gage de sa scientificité ? À quel point doit-il donner à entendre la langue de ses sources ?
D’un autre côté, les interrogations vis-à-vis de la langue ont permis d’introduire plus largement une forme de réflexivité des historiens sur l’historicité de leur propre langue et de leurs concepts. Les approches, entre autres, de John Pocock ou de Reinhart Koselleck et sa Begriffsgeschichte, ont invité à réfléchir aux circulations des mots des historiens : entre les langues, à travers des opérations de traduction, mais aussi entre les disciplines. Quelles sont les conséquences, par exemple, du recours grandissant à l’anglais comme langage « nécessaire » et normalisé de la communication scientifique internationale ? Comment l’histoire emprunte-t-elle et ré-acclimate-t-elle, en en transformant nécessairement le sens, certains concepts des autres sciences humaines et sociales ?
Le discursif étant perçu par les historiens non comme la totalité du social, mais comme l’un de ses éléments constitutifs, ils ont pu mettre au centre de leurs enquêtes la langue des sources et des acteurs historiques, en se montrant attentifs aux « représentations scripturaires du monde social » (Chr. Jouhaud), ou encore à une « histoire linguistique des usages conceptuels » (J. Guilhaumou).
Le romantisme, qui voyait dans la langue l’expression privilégiée du génie des peuples, incitait déjà les historiens du xixe siècle à y rechercher la vision du monde, les idéaux, les mœurs, les croyances des hommes du passé. Les historiens contemporains prolongent ces interrogations en abordant comment les langues constituent un élément majeur des identités, labiles, toujours multiples et jamais figées, des acteurs sociaux. Comment surtout, plutôt que de s’exclure l’une l’autre, elles en viennent à se superposer, à coexister, à produire des phénomènes de diglossie. La langue, y compris au singulier, est toujours un palimpseste où sont venus sédimenter des états antérieurs de celle-ci, d’autres idiomes avec lesquels elle a échangé ou échange encore…
Certains événements, bien que de natures très différentes, paraissent explicitement « linguistiques », moments paroxystiques de (tentatives de) modification de la langue, à la portée souvent idéologique, ayant pour but de dire autrement le monde. Et ce, par exemple, de la « politique linguistique » de la Révolution française vis-à-vis des « patois » à la « révolution linguistique », latinisation à marche forcée, imposée en Turquie par Mustafa Kemal Atatürk. Mais, au-delà, il s’agit aussi d’envisager tous les effets, y compris à bas bruit, du choix de tels ou tels langue ou langage par les acteurs, dans leurs interactions quotidiennes et les traces et documents qu’elles laissent.
Une histoire sociale et culturelle des langues a ainsi permis aux historiens de faire du langage un terrain d’investigation. C’est au pluriel des langues que l’histoire comme science sociale s’intéresse, en termes de conditions sociales de production comme de réception : il s’agit d’envisager la manière dont les acteurs mobilisent les langues en fonction de leurs ressources langagières propres, de leur capital linguistique, inégalement distribué dans telle ou telle société, sans cesse redéfini, négocié, individuellement et collectivement. C’est aux jeux et enjeux – littéraires, religieux, politiques, économiques… – de cette maîtrise des langues que ce numéro est consacré.
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